Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses au cours du 20e siècle. Hélas, leur utilisation massive et répétée a conduit à l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments. Qui plus est, les animaux d’élevage ingèrent au moins autant d’antibiotiques que les humains !
Résultat : la résistance bactérienne est devenue un phénomène global et préoccupant. Pour éviter le pire, la communauté internationale se mobilise. Mais la route est longue…
Bien comprendre : Les antibiotiques ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les virus ou les champignons.
Ils s’opposent à la croissance des bactéries en inhibant la synthèse de leur paroi, de leur matériel génétique (ADN ou ARN), de protéines qui leur sont essentielles, ou encore en bloquant certaines voies de leur métabolisme. Pour cela, ils se fixent sur des cibles spécifiques.
De la résistance naturelle à la résistance acquise
Certaines bactéries sont naturellement résistantes à des antibiotiques, par le biais de différents mécanismes :
production d’une enzyme qui modifie ou détruit l’antibiotique,
modification de la cible de l’antibiotique,
imperméabilité de la membrane de la bactérie,
efflux de l’antibiotique hors de la bactérie.
La plupart du temps, ces mécanismes de résistances innées sont liés à la présence de gènes particuliers, localisés sur le chromosome de la bactérie, et ne concernent qu’un seul antibiotique ou qu’une seule famille d’antibiotiques.
Mais une bactérie peut acquérir un, plusieurs, voire l’ensemble de tous ces mécanismes de résistance et devenir ainsi résistante à un ou plusieurs antibiotiques auxquels elle était sensible auparavant.
Ces résistances peuvent être secondaires à l’apparition d’une mutation génétique qui affecte le chromosome de la bactérie, ou, le plus souvent, à l’acquisition de matériel génétique (plasmide, transposon) issu d’une autre bactérie, porteur d’un ou plusieurs gènes de résistance. Les résistances plasmidiques représentent 80 % des résistances acquises et peuvent concerner plusieurs antibiotiques, voire plusieurs familles d’antibiotiques.