Certaines infections deviennent très difficiles à traiter en l’absence de nouveaux antibiotiques. Quelques mois après la déclaration fracassante de Dame Sally Davis, équivalent britannique de notre directeur général de la santé, qui comparait le danger que représente la résistance bactérienne aux antibiotiques à celui du réchauffement climatique, David Cameron lui-même « monte au créneau » en proposant un programme offensif pour faciliter et accélérer l’accès à de nouveaux antibiotiques.
Le Royaume Uni se placerait ainsi en tête de la croisade contre la résistance bactérienne, dans la foulée d’autres pays européens très actifs ces dernières années comme la Suède et les Pays Bas. Si certains acteurs sont en France très actifs sur le thème de la résistance aux antibiotiques, leur action est mal connue et nos dirigeants ne se sont pas investis personnellement sur cette priorité de santé.
Pourtant, il est fondamental que la lutte contre la résistance bactérienne soit visible et donc menée au plus haut niveau de l’Etat. Tant les professionnels de santé que la population dans son ensemble doivent pouvoir prendre conscience de la gravité de la situation qui pourrait nous amener à revivre des épidémies d’un autre temps. Il est essentiel de modifier le rapport que l’on entretient en France avec les antibiotiques et que nous restions dans le peloton de tête de la lutte contre le risque infectieux.
Nous, représentants des usagers du système de santé et des professionnels de la lutte contre l’antibiorésistance, exhortons François Hollande et Manuel Valls à prendre médiatiquement des engagements officiels et forts sur le problème dramatique de la lutte contre résistance bactérienne. Il est notamment urgent d’améliorer la pertinence de la prescription antibiotique et d’apporter une aide à la recherche pour de nouvelles molécules antibiotiques. AGISSONS !
http://www.leciss.org/espace-presse...
140704_ResistanceBacterienne_CP-Ac2bmr-LeLien-Ciss.pdf