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Dans tous les établissements de santé, cette semaine est consacrée à la promotion de la sécurité des personnes hospitalisées.*
En effet, dès lors que les patients sont associés aux soins qu’ils reçoivent en tant que partenaires, les données montrent que leur sécurité, leur satisfaction et leurs résultats sanitaires s’en trouvent nettement améliorés. En devenant des membres actifs de l’équipe soignante, les patients peuvent contribuer à la sécurité des soins qui leur sont prodigués et à celle du système de santé dans son ensemble.
en savoir plus
https://sante.gouv.fr/soins-et-mala…
avec le partenariat du LIEN et de France Assos Santé
https://www.france-assos-sante.org/…
Chaque année, de nombreuses personnes subissent des préjudices physiques, psychologiques ou matériels dans le cadre d’une prise en charge médicale et soignante ; ces préjudices peuvent être graves comme un long arrêt de travail, une impossibilité d’exercer son métier, ou une invalidité, des bouleversements de vie privée, parfois des souffrances pour toute la vie, ou la perte de la vie. Les études dans le monde démontrent que, même dans des pays à revenu élevé comme la France, le Royaume Uni, le Canada, les Etas- Unis, en moyenne un patient sur 10 est sujet à ce que l’on appelle un événement indésirable grave imputable à des soins en milieu hospitalier, auxquels s’ajoutent les préjudices possibles du fait de soins de ville. Par ailleurs, un accident médical entraînant des préjudices graves et possiblement évitables, entraine généralement un traumatisme psychologique du professionnel voire de toute une équipe.
Au-delà du coût humain, le coût social des préjudices causés aux patients est évalué dans le monde entre 1000 et 2000 milliards de dollars par an selon le rapport OMS 2021, Vers l’élimination des préjudices évitables dans le cadre des soins de santé*
Même si l’on sait bien que la médecine est une discipline difficile, parfois agressive par nécessité médicale et comprenant des risques évalués lors de la réflexion bénéfices-risques obligatoire, même si les personnes qui ont besoin de soins sont des personnes souvent fragiles, la question des préjudices de soins notamment lorsqu’ils sont évitables est un défi de santé publique majeur qui nous concerne tous, du patient (ou /et de son entourage) au plus haut niveau de l’Etat. Le ministère de la santé et de la prévention, les caisses d’assurance maladie, tous les professionnels de santé et les acteurs du système de santé … et les associations de patients et usagers de la santé doivent s’unir pour réduire les erreurs évitables. Militant déclaré de cette cause depuis son discours de 1999 « to err is human… » partant du constat que l’erreur est humaine, Bill Clinton toujours engagé affirmait en juin 2023, lors du 10e sommet de la sécurité patients réunissant aux Etats-Unis, 70 pays membres du mouvement pour la sécurité des patients, « Nous en savons assez pour réduire le problème actuel de moitié, unissons-nous » pour réduire les risques.
Pour France Assos Santé, la culture de la sécurité est une priorité de politique publique en santé ; elle concerne toutes les parties prenantes parmi lesquelles les personnes qui reçoivent des soins sont au premier plan.
Le rôle clé de la personne pour améliorer sa propre sécurité, et aussi celle des autres, et dont l’état de santé le permet évidemment, est reconnu et décrit dans la littérature depuis des années. Bien entendu cela concerne des personnes en capacité de comprendre, de participer et disposant de la volonté de participer à la qualité de leur prise en charge.
Dès lors que les patients sont associés aux soins qu’ils reçoivent en tant que partenaires, les données montrent que leur sécurité, leur satisfaction et leurs résultats sanitaires s’en trouvent nettement améliorés. En devenant des membres actifs de l’équipe soignante, les patients peuvent contribuer à la sécurité des soins qui leur sont prodigués et à celle du système de santé dans son ensemble (rapport OMS *).
Toute personne (ou son entourage comme les parents, les proches ou l’aidant d’une personne âgée ou en perte d’autonomie) est toujours le meilleur témoin de l’intégralité de son parcours, de son histoire médicale, de ses antécédents, ses traitements en cours, comme de ses besoins et préférences qu’elle doit apprendre à exprimer car c’est « avec » la personne que se prennent les décisions médicales et pas seulement « pour » la personne par les professionnels
C’est pourquoi France Assos Santé, au cœur de la défense des usagers de la santé en matière de qualité des soins soutient la semaine sécurité patients et participe au rôle clé des usagers de la santé dans la sécurité des soins qu’ils reçoivent et celle des autres.
Ce rôle clé se décline d’abord tout au long du parcours de santé, avec la participation de chacun bien informé à une décision partagée avec le professionnel ; chaque personne qui le peut, doit apprendre à poser des questions pour une bonne compréhension de ses examens, de son traitement et de son parcours, à échanger et informer sur ses antécédents, à alimenter son dossier « mon espace santé » sur le site de l’assurance maladie et proposer au médecin de le consulter.
Ensuite, toute personne peut signaler toute complication médicale ou évènement indésirable qui la concerne sur le site du ministère de la santé et signaler un effet indésirable avec un médicament ou un produit de santé, un dispositif médical, sur le portail de signalements des évènements sanitaires indésirables.
Ou signaler au cours de son parcours en établissement de santé tout ce qui lui parait anormal, et susceptible de nuire à la qualité des soins.
Et enfin participer aux programmes d’évaluation de la qualité des soins ou de son séjour hospitalier comme l’enquête e-satis après une hospitalisation, ou les nouveaux programmes que l’on appelle PROMs et PREMs, questionnaires courts remplis par la personne prise en charge au cours de son séjour et à distance, une fois revenue à son domicile. Les PROMs sont des questionnaires pour évaluer les résultats des soins perçus par la personne elle- même, les PREMs questionnent le point de vue de la personne sur son l’expérience des soins : information reçue, attention portée à la douleur par exemple, délais d’attente, relations avec les professionnels.
L’implication des patients ne signifie pas un transfert de responsabilité des professionnels vers la personne prise en charge. Chaque professionnel, qu’il soit soignant ou investi d’un pouvoir d’encadrement ou d’organisation du système de santé garde sa propre responsabilité à tous les étages du système de santé, du professionnel de santé au ministre.
Que l’on soit soigné, professionnel de santé ou usagers de la santé, la mobilisation de tous est nécessaire. C’est pourquoi France Assos Santé informe et forme les représentants des usagers de la santé et les acteurs associatifs comme partenaires de la qualité des soins et de la sécurité des personnes dans les soins hospitaliers et dans les soins de ville, et participe à l’information des usagers de la santé sur leur rôle possible dans la réduction des risques liés aux soins.
*OMS Projet de plan d’action mondial pour la sécurité des patients 2021–2030 : vers l’élimination des préjudices évitables dans le cadre des soins de santé.
Projet de plan d’action mondial pour la sécurité des patients 2021–2030 : vers l’élimination des préjudices évitables dans le cadre des soins de santé (who.int)