Il s’agit bien de tenter de réduire les dépenses de santé, alors que la réforme-révolution est présentée au nom de l’amélioration de l’accès aux soins. Certes il est urgent d’améliorer cet accès , il est urgent de rendre plus fluides des parcours devenus difficiles, mais peut-on le faire sans informer les français loyalement des effets de cette révolution en marche ? est il juste de décider sans eux et e ne pas les associer à la nouvelle organisation de leur territoire, car , in fine, ils seront les malades de ces nouveaux territoires, ils sont concernés avant tout autre acteur ; ils vont subir pour les années à venir les conséquences de traits de plume tirés par quelques énarques et autres autocrates, peu adeptes de la démocratie sanitaire.
On trace des périmètres de soins dans lesquels seront contraintes des populations de patients, sans leur demander leur avis ; c’est une politique peu courageuse. Il est en effet plus facile d’imposer des décisions à ceux qui souffrent, que de se pencher sur les vraies causes de cette inflation des dépenses de santé et de s’attaquer à la racine du mal.
Car avant tout, vieillir ne devrait pas signifier automatiquement maladie chronique et inflation des dépenses. C’est la carence grave en éducation à la santé, et en politique de prévention et promotion de la santé, notamment face aux lobbies industriels, qui prépare la maladie chronique du plus grand nombre d’entre nous.
Mais aussi l’inflation de ces dépenses provient de 30 % de gaspillages. Et il est difficile d’agir efficacement sur un ensemble de dévoyeurs du système.
La non pertinence des traitements, des interventions, des examens, des parcours et hospitalisations tuent les gens, produisent des accidents et gaspillent plus de 40 milliards de dépenses par an.
Un exemple typique, on sait depuis des années qu’en France il y a une sur médicalisation des affections de la prostate. La Haute Autorité de Santé a produit plusieurs recommandations dans ce sens, mais rien ne bouge. On continue de procéder à des ablations ou mutilations inutiles, des radiothérapies et chimiothérapies sans mettre en balance risques et bénéfices etc…
Régulièrement des études confirment cette pratique aberrante
Dernier article sur :
http://www.francetvinfo.fr/sante/se…
Plus de trente type d’interventions chirurgicales sont concernés, mais aussi des examens radiologiques et biologiques, des traitements antibiotiques, thyroïdiens, ou encore anti cholestérol et anti hypertenseurs de prévention etc…. quand une bonne hygiène de vie amènerait, le plus souvent, au même résultat, avec des bénéfices sans les risques.
Mais on ne touche pas aux professionnels, aux firmes, ils sont dans le système, les hémicycles, les lieux de pouvoirs, les ministères, l’assurance maladie etc… les patients eux sont dans les lits.
Il est plus facile de supprimer le libre choix du patient pour son médecin ou son hôpital, que d’exiger la pertinence de prescription du médecin et de toucher , si peu soit -il au très sensible principe de liberté de prescription.
Or la fin du libre choix pour le patient sans garantie de qualité pour un parcours imposé, sera une injustice de plus dans le système alors que l’objectif affiché de la réforme cible la lutte contre les inégalités d’accès aux soins. Seuls les plus riches pourront choisir des lieux de soins dans des réseaux de soins non conventionnés, qui sauront se développer sur une image de qualité, alors que l’évaluation des pratiques et compétences médicales sont encore considérées comme une sortie de cadre par la plupart des professionnels et n’avance qu’à petits pas.
Vivons nous les frémissements d’un virage qui ne sera pas qu’ambulatoire, le paysage hospitalier sera t- il, comme aux Etats Unis, celui de réseaux hospitaliers publics à tarif opposable garanti, à côté de réseaux privés pour les plus riches ? la question est légitime.
Qu’est ce qui va changer pour vous dans votre « territoire » de santé" si vous n’habitez pas au pied d’un CHU ?
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