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Didier Eribon raconte sa mère entrée en maison de retraite. Il raconte ces quelques mois où elle a perdu peu à peu son autonomie physique et cognitive, puis le moment où avec ses frères, il l’a installée, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé.
Il raconte le choc brutal de cette rupture de vie et, ces quelques semaines seulement après son arrivée, où elle renonça à vivre cette vie là. 7 semaines en EHPAd avant de décéder !
Il raconte le commun de la vie d’une personne admise en EHPAD, avec des mots justes qui font résonner l’inhumanité de la situation dans toutes ses dimensions.
Après la mort de sa mère, l’auteur Didier Eribon reprend le travail d’exploration personnelle et théorique qu’il avait entrepris dans un autre ouvrage, Retour à Reims après la mort de son père.
Ici, le déclin de sa mère l’amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l’expérience du vieillissement.
Il nous renvoie à la question du rapport de la société au vieillissement, et à celle de notre rapport intime à notre propre vieillissement.
Il montre combien l’expérience du vieillissement nous est très difficile à penser ; il nous invite à revisiter notre approche de l’âge de la retraite ou de l’arrêt des activités, de la perte du rôle social qui conduit à l’exclusion de la vieillesse.
Il interroge en m^me temps sur les conditions de l’accueil des personnes dépendantes : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n’ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ?
Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ?
Qui parlent pour ces sans voix, qui défend pour elles, une vie digne jusqu’à la fin ?
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