Nouvelle souche de champignon en émergence et faisant partie des micro organismes de la catégorie des levures, Candida Auris est responsable d’infections fongiques nosocomiales graves.
http://www.cpias.fr/bulletin/2018/1…
Apparue au Japon en 2009, cette nouvelle souche est aujourd’hui identifiée dans près de 17 pays, en Europe, Asie, Amérique du Nord et du Sud et en Afrique. Sa propagation inquiète l’OMS et les experts du monde entier.
Au Royaume Uni une épidémie a contaminé 200 patients dans le même hôpital en 2017 : https://www.topsante.com/medecine/m…
Transmises en milieu de soins, ces nouvelles souches de Candida développent une résistance à la plupart des antifongiques habituellement utilisés pour traiter les infections à Candida. Difficiles à identifier en laboratoire, ce qui retarde leur diagnostic et traitements, ces souches résistantes sont donc très dangereuses pour les personnes les plus fragiles et en particulier celles dont les défenses immunitaires sont affaiblies, nouveau-nés, personnes âgées, patients en réanimation et toutes les personnes immuno-déprimées.
Certains experts se veulent rassurant « Ce n’est pas un champignon tueur, il faut rassurer la population… les humains, comme la plupart des mammifères, sont naturellement très résistants aux champignons » ce champignon ne serait pas une menace pour les bien portants selon le Pr Stéphane Bretagne, chef du service de Parasitologie-Mycologie de l’hôpital Saint Louis (Paris) et directeur adjoint du Centre National de Référence des Mycoses invasives et des Antifongiques , dans la revue Sciences et Avenir Camille Gaubert le 10.04.2019
Cependant il n’y a pas que des bien portants, en particulier en établissements de santé ou en EHPAD ; on sait que ce champignon de la catégorie des levures peut passer dans le sang et a déjà provoqué des décès chez les personnes fragiles et immunodéprimées dans de nombreux pays.
Par ailleurs, on ne peut limiter l’évaluation de la gravité d’une infection à sa mortalité ; tout patient atteint d’une infection grave en subit des préjudices importants en termes de douleurs, angoisses, arrêts de travail, vie privée, sans compter qu’il devient un agent propagateur et risque de contaminer une personne plus fragile.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte sur la nécessité de prendre des mesures importantes notamment en milieu de soin et affirme qu’en l’absence de politique adaptée, 10 millions de personnes dans le monde pourraient mourir de ces infections en 2050.
https://www.paho.org/hq/dmdocuments…
Le centre de contrôle des infections du Canada a publié des recommandations pour les personnels, les patients et les familles afin de réduire les risques de propagation du champignon. Selon ces recommandations les membres de la famille en bonne santé ont probablement un faible risque d’infection par C. auris, et c’est surtout un problème chez les personnes qui souffrent déjà de multiples problèmes de santé et qui ont passé beaucoup de temps en milieu de soins de santé.
"Les membres de la famille et les autres personnes prenant soin de patients atteints de C. auris doivent se laver soigneusement les mains avant et après avoir touché le patient ou les dispositifs médicaux.
Se laver les mains est particulièrement important si le soignant s’occupe de plus d’une personne malade à la maison.
Demander et rappeler au personnel soignant de se laver les mains."
https://www.cdc.gov/fungal/candida-…
En cas de colonisation dans une unité de soins, il apparaît bien nécessaire de fermer l’unité pour la décontaminer entièrement. Il est en effet difficile de se débarrasser de cette levure qui possède la propriété d’adhérer à tous les supports comme les murs, meubles, sols et toutes surfaces, poignées de porte, rampes, poignées de chariots, téléphones, claviers d’ordinateurs etc…
En secteur d’hospitalisation, les patients identifiés comme infectés doivent être mis en chambre seule pour réduire les risques de propagation du champignon à d’autres patients.
En attendant, surveillez l’hygiène de votre milieu de soin, et observez si les professionnels se lavent les mains avant de vous faire un soin ? osez leur dire de se laver les mains s’ils ne le font pas, ou s’ils n’utilisent pas de produit hydro alcoolique.
Et nous-mêmes, lavons nous bien les mains, et apprenons à nos enfants à se les laver. Une bonne habitude prise dès le jeune âge a plus de chances de se garder toute la vie et de mieux se transmettre.
En France, une sénatrice a interpellé la ministre de la santé le 18 avril, nous l’en remercions
Question écrite n° 10092 de Mme Patricia Schillinger (Haut-Rhin - LaREM) publiée dans le JO Sénat du 18/04/2019 - page 2058
Mme Patricia Schillinger attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la prévention des risques sanitaires liés au champignon candida auris.
Le candida auris est un champignon résistant aux antifongiques, particulièrement dangereux lorsqu’il touche une personne fragile ou dont les défenses immunitaires sont affaiblies, comme les nouveau-nés, personnes âgées ou personnes immuno-déprimées. Apparu en 2009, ce champignon particulier est déjà responsable de plusieurs décès au Venezuela, en Espagne, aux États-Unis et en Angleterre, où par ailleurs plusieurs unités ont été déclarées foyers d’infections, principalement dans des unités où les patients sont particulièrement vulnérables comme la réanimation. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), si les dispositions sanitaires ne sont pas prises, 10 millions de personnes dans le monde pourraient mourir de cette infection en 2050. En 2017, un patient français avait été touché par ce champignon à la suite d’une hospitalisation à l’étranger. En Angleterre, un étage avait dû être traité pour détruire le parasite. En conséquence, elle lui demande si des dispositions sanitaires préventives particulièrement drastiques sont prévues dans les unités hospitalières françaises en prévention d’un risque important de contamination à court ou moyen terme par le candida auris.
En attente de réponse du Ministère des solidarités et de la santé