Selon l’ agence sanitaire nationale chargée de veiller à la sécurité des médicaments et produits de santé, l’ANSM qui poursuit ses investigations , « aucune des investigations réalisées à ce stade ne conduit à mettre en cause les conditions de fabrication du produit administré », provenant d’un même lot, fabriqué par Fasonut, filiale du laboratoire Baxter, a précisé l’ANSM.
Il se peut que ces décès ne soient pas imputables à une contamination des poches au niveau du laboratoire, ou que, même si les poches étaient polluées bactériologiquement, elles aient contaminées à l’hôpital lors de fautes de manipulations, transports ou conservation ; au stade actuel de l’enquête, il semble que toutes les hypothèses soient possibles. Quel que soit le résultat des enquêtes, nous sommes en droit de nous étonner que, fabricant 15 000 poches par mois soit 180 000 par an, la firme qui les produit ait reçu, de la part de l’ ANSM, une « injonction » de remédier à plusieurs « non-conformités », dont « l’utilisation non validée de désinfectants » ainsi que le signale le MONDE dans son édition de ce jour.
Après la lamentable affaire des prothèses PIP, où le fabricant n’utilisait plus les produits qu’il avait déclaré utiliser, et compte tenu des enjeux vitaux de respecter les conformités en matière de produit de santé, c’est assez inquiétant.
Enfin reste la question de la pertinence de l’utilisation de ces produits, de la nécessité de nourrir ces bébés par voie parentérale, c’est-à-dire au moyen d’une perfusion, acte invasif qui devrait rester l’exception, ne pas pouvoir faire autrement, question qui avait déjà été soulevée lors d’une précédente affaire de bébés décédés après avoir été nourris de la même façon, à Chambery en 2013.
C’est l’occasion pour nous de rappeler que tout acte invasif est un acte à risque, toute injection de produit, médicament, nutrition, hydratation, toute « prise de voie veineuse » ne sont pas des actes anodins. Ils peuvent engager la vie d’une personne, ils doivent toujours être justifiés médicalement.