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Les accidents médicamenteux en France, des médicaments à écarter !

8 octobre

les EMI : les « évènements indésirables médicamenteux », sont des accidents liés à la consommation de médicaments.

Selon l’étude I’IAROSTRAT’ rapport 2022 :
212 500 hospitalisations par an sont liées à un EIM et à environ 2 760 celui des décès annuels subséquents en France.
EMI signifie « évènement indésirable médicamenteux »

Certes les médicaments sauvent des vies tous les jours et nous permettent de guérir de nos maladies ou de vivre avec et très longtemps.
Selon l’assurance maladie, en 2022, 13,8 millions de personnes bénéficiaient du dispositif des ALD pour 17,6 millions d’affections reconnues.
Elles représentaient 20,1 % de la population et 66,1 % de la dépense totale remboursée par l’assurance maladie.

Cependant, selon la revue « Prescrire »publiant sa liste noire des médicaments à éviter en 2024, 88 médicaments prescrits et vendus en 2023 en France sont considérés comme « plus dangereux qu’utiles » !

Chacun peut consulter cette liste « noire » sur le site de « Prescrire »
Médicaments à écarter pour mieux soigner - bilan 2024
cliquez sur
https://www.prescrire.org/Fr/202/18…;: :text=Pour%20aider%20%C3%A0%20choisir%20des%20soins%20de%20qualit%C3%A9

L’étude dite IAROSTRAT porte sur les accidents médicamenteux ou iatrogénie médicamenteuse , source d’hospitalisation chez l’adulte et
l’enfant : incidence, caractérisation et évitabilité.

Cette étude prospective , réalisée en 2018 par le réseau de pharmacovigilance français, montre que les effets indésirables médicamenteux conduisant à une hospitalisation sont en augmentation.
Elle a aussi permis d’examiner leur caractère évitable ou non.

Résultats :
Parmi les 3648 patients inclus entre avril et juillet 2018, 309 étaient hospitalisés
en raison d’un EIM, soit une proportion d’hospitalisations liées à un EIM de 8,5% [IC95% : 7,6%-9,4%].
Cette proportion augmentait avec l’âge, passant de 3,3% [IC95% : 1,8%-5,5%] chez les enfants (≤16 ans) à 10,6% [IC95% : 9,3%-12,0 %] chez les aînés (≥65 ans).

Les effets hémorragiques étaient les EIM les plus fréquents (8,8%), suivis des atteintes hématologiques (anémie, bicytopénie, pancytopénie, aplasie, 6,5%), des insuffisances rénales aigues (6,3%),
puis des troubles hydro-électrolytiques (6,0%) et des chutes (5,2%).

Les médicaments les plus impliqués étaient les antinéoplasiques (15,1%) avec, en première place les thérapies ciblées (22,8% des antinéoplasiques), suivis des antithrombotiques (11,6%) avec, dans l’ordre les antiagrégants plaquettaires, les antivitamines K et les anticoagulants oraux directs (43,6%, 29,6% et 22,5% respectivement).
Les incrétinomimétiques représentaient 19,9% des
antidiabétiques impliqués, et les opioïdes 76,7% des antalgiques en cause dans un EIM. 

L’étude IAROSTRAT montre que 8,5 % des patients hospitalisés l’ont été en raison d’un effet indésirable médicamenteux (EIM) avec un taux de mortalité de 1,3 %.

Dans 16 % des cas, les EIM auraient pu être évités, car les médicaments en cause étaient utilisés de façon non conforme au résumé des caractéristiques du produit (RCP) ou aux recommandations de sociétés savantes et cette non-conformité expliquait la survenue de l’EIM.

L’extrapolation de ces résultats a permis d’estimer à 212 500 le nombre annuel d’hospitalisations liées à un EIM et à environ 2 760 celui des décès annuels subséquents en France.

Conclusions du rapport :
Plus de 10 ans après la dernière étude nationale, la iatrogénie médicamenteuse
conduisant à une hospitalisation, est en augmentation.
Elle reste corrélée à l’âge, touchant de façon plus importante les personnes âgées.

Le profil des médicaments a évolué avec une part importante liée à de nouvelles classes pharmacologiques (thérapies ciblées, anticoagulants oraux directs, incrétinomimétiques), mais également aux opioïdes.

Dans 16,1% des cas, l’EIM a été jugé évitable.

Ces éléments doivent conduire à engager une réflexion approfondie autour des points clefs suivants :
1 - Des actions de prévention ciblées sur les classes médicamenteuses les plus à risque
2 - Une promotion du bon usage des médicaments auprès des professionnels de santé :
mise à jour rapide,
accès facile et respect des RCP
3 - recommandations thérapeutiques auprès de la population :
information éclairée et compréhensible pour les malades - renforcement de l’information dans les notices, éducation
thérapeutique, campagnes d’information.

En savoir plus :

https://www.rfcrpv.fr/wp-content/up…;: :text=rapport%20IATROSTAT%20version%20defintiive%2002%20mai%202022.%20Iatrog%C3%A9nie

Claude Rambaud

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