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Accident médical, l’omerta des professionnels n’est plus supportable !

19 octobre 2023

Nous nous faisons régulièrement l’écho des difficultés d’accès aux dossiers des patients et des ayants droit.

Début 2023, le LIEN partageait avec vous le témoignage du fils d’une victime d’une erreur médicale dont la pièce essentielle, le compte rendu opératoire, était refusé par le CH de Bourges, qui se contentait de lui proposer une prétendue « médiation » qui n’a de médiation que le nom, le médiateur étant un médecin du même hôpital, ainsi est la loi . Ce fils dû porter l’affaire devant une commission d’indemnisation pour comprendre le décès de son père survenu au décours d’une coronarographie, le our même.

Le mois dernier, nous avons partagé le témoignage du mari d’une victime d’un accident de gastroscopie au cours de laquelle elle tomba dans le coma, dans l’espace d’une heure, avant d’en décéder quelques jours après ; c’est un lamentable et inhumain parcours qui fut imposé à ce mari pour accéder à la vérité d’une faute inexcusable, gravissie dont on pourrait tirer des enseignements pour que jamis cela ne se renouvelle, cette vérité fut cachée par le CHU de Montpellier.

et voici raconté par un frère déchiré, un aussi pénible parcours du combattant d’accès à la vérité mettant en cause le dysfonctionnement d’un autre CHU, le CHU de Rouen.

Mon frère, Thierry, écrit- il, était un héros classique. Il est mort d’une tragédie moderne. Je vais vous raconter mon frère et cette tragédie. Un professeur de médecine emmené à la mort par la main de son propre hôpital c’est une parabole de l’effondrement de notre maison commune, l’hôpital public.

Toute mort signe une époque : charismatique généticien au CHU de Rouen, Thierry Frébourg meurt brutalement en 2021 des suites d’une erreur médicale. Frère unique est né de ce chagrin.

Mais le néant et le mensonge ne peuvent recouvrir un homme aussi solaire et passionné, écrit-il.
Conquérant de la recherche médicale, ce frère a combattu l’injustice de la maladie, consacré sa vie à soigner les autres et à rendre heureux les siens. Il fallait donc poursuivre le voyage en sa compagnie, remonter aux sources de l’amour fraternel, ce pacte secret, à la mythologie de l’âge d’or forgée par une enfance voyageuse.

https://www.mercuredefrance.fr/frer…

Dans ces trois cas, les décès ont fait l’objet d’un certificat de décès pour mort naturelle ! le mensonge à la famille est doubé d’un mensonge devant l’autorité chargée du recensement des causes de décès au nom de la santé publique.

En effet, notre base française de déclaration des causes de décès ne contient que très peu de cas déclarés sous le code dédié aux accidents médicaux, alors que plus de 30 000 personnes en sont victimes chaque année.
Ce chiffre d’ailleurs fait mentir ceux qui parlent de judiciarisation de la médecine ; les patients français encaissent les erreurs médicales, puisqu’ils n’en n’ont pas connaissance dans 80 % des cas.

Ce mensonge organisé par le système de déclaration des causes de décès limite considérablement la connaissance des causes majeures de mortalité et la lutte pour la prévention des accidents médicaux, notamment ceux qui sont dus aux effets des médicaments ( exemples de distibène, médiator, dépakine etc …) en souffre gravement.
De nombreux décès sont par exemple, attribués à tord à un « arrêt cardio vasculaire » ; oui le coeur cesse de battre ! mais pourquoi ? « C’est ainsi » avait répondu dans un couloir entre deux fenêtres , le cardiologue de Bourges au fils du défunt le lendemain matin du décès de son père.

Faut-il changer le système de déclaration des causes de décès ?
et par exemple ne pas confier cette mission au médecin qui a pris en charge le patient décédé ? la société confronte alors le médecin au tribunal intime de sa conscience et sa fuite devant ses responsabilités peut être vue comme le résultat d’un système où tout est fait pour qu’il ait plus d’intérêts à cacher la vérité qu’à l’affronter.

Depuis déjà quelques années , le LIEN a mis en question le système de responsabilité médicale qui encourage de telles attitudes et plaide pour une indemnisation des personnes victimes de dommages médicaux sans qu’il soit besoin de rechercher la faute, ainsi que cela existe dans certains pays nordiques, un système où il y aurait plus à gagner à dire la vérité qu’à la cacher. Toute la société serait bénéficiaire de la transparence des pratiques.
L’erreur est humaine et seul le silence est coupable.

La vérité sur les erreurs médicales, est un grave problème de santé publique, mais cela ne dérange personne ! nous en témoignons.

Le combat du LIEN est toujours celui de la lutte pour la sécurité des patients et contre les infections nosocomiales.

et, il est aussi celui de l’accès aux informations, à la vérité des dossiers par les personnes concernées qui , outre, qu’ils sont souvent incomplets, falsifiés ou tronqués sont grévés d’une difficulté de la loi, celle de la restriction faite aux ayants droit d’accéder à la totalité du dossier de la même manière que le pourrait la personne victime si elle n’était pas décédée.

Si l’on peut comprendre l’erreur médicale, voire la faute en la remettant dans son contexte, il n’est pas acceptable que la vérité soit cachée tant à la victime qu’à ses ayants droit ( sauf opposition connue d’accès à son dossier par la personne malade décédée qui aurait été exprimée de son vivant).
Cacher, falsifier, vider un dossier de ses pièces essentielles à la vérité devrait être sanctionné.
Quant aux soignants, médecins, etc..qui cachent la vérité à leurs patients, ils font parfois courrir un risque vital à ceux qui se débattent contre une complication inexpliquée, l’erreur se double alors d’une faute volontaire inexcusable, une faute déontologique grave et une atteinte à l’ordre pubic, elle est un acte de non assistance à personne en danger.

C’est là un combat que nous menons et si vous pouvez témoigner de refus de dossier, votre témoignage nous sera précieux dans ce combat ; nous vous en remercions.
Ecrivez - adresse email le LIEN : reseausante@hotmail.fr

Le LIEN

Claude Rambaud

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